Le mont Kolun Bastak; une montagne iranienne de quatre mille mètres
Le coronavirus a imposé le confinement obligatoire aux Iraniens, tout comme pour le reste du monde.
Cependant, il y a encore des endroits où aller pour éviter le virus, profiter de l’air frais et avoir des activités physiques. Le plateau iranien est couvert de montagnes, mais l’une d’entre elles a une valeur symbolique pour chacun d’entre nous. Nous en avons tous entendu parler dans notre littérature, sa photo est partout et l’escalader est un grand honneur pour les alpinistes le mythique Mont Damavand (5640m).
La situation sanitaire et ce temps libre forcé m’ont donné envie de la gravir.
Avant tout, une préparation rigoureuse s’impose comprenant l’ascension de deux ou trois sommets de 4000 mètres et le fait de dormir à une altitude de plus de 3000 mètres au-dessus du niveau de la mer pour l’acclimatation.
L’abri Shirpala est un abri de montagne situé dans les monts Alborz, au nord de la métropole de Téhéran, en Iran.
Kolun Bastak était notre premier programme de préparation. C’est un sommet de 4180 mètres situé au nord de la province de Téhéran et à la frontière de la province de Mazandaran. L’objectif était d’installer le campement à 3700 mètres d’altitude, d’y passer la nuit sous la tente et de partir pour le sommet de la montagne très tôt le matin.
Un hôtel d’hiver pour les skieurs sur le chemin de la station de Dizin au nord de Téhéran
Le point de rencontre du groupe était la place Lashkarak à 16 heures. Ce lieu est commun à tous les alpinistes, cyclistes et à tous ceux qui souhaitent explorer les montagnes ou la nature du nord et du nord-est de Téhéran.
Pour nous y rendre, nous avions un trajet de 90 minutes en voiture en passant par le col de Dizin (la même route qui mène vers la station de ski). Nous avons laissé la voiture pour la nuit sur son parking qui se trouve déjà à environ 3000 mètres d’altitude.
Le groupe commence son ascension
Nous avons commencé la randonnée environ deux heures avant le coucher du soleil.
Voici la liste du matériel nécessaire pour la nuit et l’escalade :
- un sac à dos de 60 à 70 L
- un sac de couchage pour des températures autour de zéro
- une petite tente (une ou deux personnes)
- bâtons de randonnée
- vêtements chauds et chaussures adaptées à l’alpinisme
- eau (environ 3 litres par personne)
- Nourriture légère et énergétique
- médicaments personnels essentiels
L’emplacement du campement est choisi par les guides du groupe et chacun est responsable de sa propre tente, cependant l’esprit d’équipe et la volonté d’aider les autres sont très importants.
Après une heure et demi de marche, nous sommes arrivés au camp. Le parcours n’était pas si difficile, mais l’altitude et le lourd sac à dos l’ont rendu très fatigant. Le camp fut installé juste sous le sommet, et chacun a déplié sa tente. Avant de dîner et de prendre des photos du coucher du soleil et les lumières d’une ville au pied de la montagne, il y a eu une courte réunion sur le programme du lendemain matin et le guide a insisté sur la discipline parmi les membres du groupe.
Arash, guide expérimenté, explique le programme du lendemain et insiste sur l’importance de partir à l’heure
la vue du coucher du soleil depuis le camp
La nuit a été brève et dormir en haute altitude est un défi ; prendre des somnifères n’est pas raisonnable, car cela pourrait provoquer un accident pour la suite ; il y a eu de l’orage et avec la pluie le camp est devenu silencieux.
Le groupe a commencé à se rassembler à 4h30 du matin, et après un petit déjeuner simple et une tasse de thé, nous avons commencé à nous diriger vers le sommet. Certains membres du groupe ont décidé de rester dans le camp, ce qui nous a permis de laisser nos sacs de couchage, nos tentes et tout le poids supplémentaire derrière nous afin de grimper léger.
Un groupe d’alpinistes
Nous avons emprunté le chemin d’escalade sud vers le sommet, qui est le moyen le plus courant d’atteindre le sommet ; Cependant, il existe d’autres sentiers tels que les côtés ouest et est, qui sont plus difficiles et nécessitent un équipement spécial en raison des roches.
Le temps était froid mais agréable, et l’activité physique nous a permis de rester au chaud. Enfin, nous sommes arrivés au sommet de la montagne vers 6h30. Nous n’étions pas seuls, d’autres groupes avaient même campé sur le sommet.
Enfin nous voilà arrivés au sommet de la montagne, fatigués mais heureux.
Nous avions un panorama magnifique sur le Mont Damavand. Après un court arrêt, tout en prenant des photos, en mangeant et en profitant de la vue imprenable sur les environs, notre groupe a commencé à redescendre. Sur le chemin du retour, le nombre de personnes augmentait, en partie parce que la saison d’escalade du Damavand est de courte durée -entre début juillet et début août- et Kolun Bastak, est l’un des sommets de 4000 mètres les plus accessibles autour de Téhéran pour l’acclimatation.
L’ascension de cette montagne n’est pas très difficile, mais il y a des accidents à cause de la négligence ou récemment à cause de la foudre. Lisez ici les comportements à avoir pendant le tonnerre et la foudre en haute altitude.
Si vous n’avez aucun problème avec le changement rapide d’altitude ou que vous n’avez pas le temps de camper, ce sommet est facilement accessible en deux à trois heures de marche au départ du parking de Dizin.
