Téhéran, la capitale, de près de 10 millions d’habitants, est pour moi comme un monstre géant qui se développe sans aucune réglementation. Comme je déteste la circulation, j’évite autant que possible de sortir dans cette métropole. Néanmoins parfois, lors de promenades occasionnelles, il m’arrive de passer devant des constructions qui sont de véritables petites fleurs poussant sur un sol en béton.
La plupart de ces bâtiments remontent aux années 30, lorsque Téhéran commençait à renaître en tant que cité moderne sous la direction du premier roi pahlavi, Reza Shah. Ces immeubles se trouvent principalement autour du centre-ville comme le Grand Bazar, la rue 30-Tir et en particulier le complexe Baq-e Melli (jardin national) appelé place de la Parade.
Le processus de modernisation s’est accéléré avec la nationalisation du pétrole et l’augmentation rapide des revenus pétroliers dans les années 50 et 60. Lorsque l’argent du pétrole arrivait dans le pays et sous l’influence artistique de la reine de l’époque, Farah Diba Pahlavi, de nombreuses constructions s’élevèrent comme l’emblématique tour Azadi construite en 1971. Elle était connue sous le nom de tour Shahyad et fut autrefois le symbole de Téhéran.
Un autre modèle qui mérite d’être mentionné est le Teatr-e Shahr (Théâtre de la ville de Téhéran) construit en 1972. Il présente un mélange intelligent d’éléments traditionnels dans une réinterprétation moderne. Il rappelle ainsi la tour funéraire de Tuğrul, un monument du XIIe siècle ap. J.- C, situé dans la ville de Rey juste au sud de Téhéran, alors que la combinaison de motifs décoratifs abstraits réalisés avec des tuiles et des briques fait référence aux bâtiments d’époque Ilkhanide (13e – 14e siècle ap. J.- C.).
Un autre exemple est la salle Roudaki construite à la fin des années 60 en raison de l’intérêt porté par la reine pour l’art et du rôle de pionnier de l’Iran dans le savoir-faire du spectacle en Asie occidentale. Cette salle fut grandement influencée par l’Opéra national de Vienne ; cependant son nom a changé pour le salon Vahdat après la révolution de 1979.
D’autres ensembles remarquables de ces années 60 et 70, comme les palais royaux de Niavaran reflètent également la vie luxueuse des années 60.
En outre, on trouve d’autres bâtiments publics et merveilleux dispersés dans la ville, tels que les musées d’art contemporain et du tapis. Ils sont à la fois de style traditionnel et moderne.
C’est à cette période que la classe moyenne est devenue plus puissante à Téhéran. Grâce à un contact direct avec les architectes, elle a commencé à faire construire des demeures originales dans toute la ville. Si malheureusement la plupart ont été détruites pour y implanter des tours sans caractère, quelques-unes existent encore. Elles se sont transformées en galeries d’art, restaurants ou cafés, principalement situées dans le 6ème arrondissement, ce qui nous donne la chance de les explorer.
Après des années de négligence et de manque d’attention à l’architecture moderne pour de nombreuses raisons telles que la révolution, les huit années de guerre dévastatrice, la dépression économique après la guerre, l’architecture moderne a recommencé à prospérer a commencé à fleurir et à apparaître au cours des dernières années. L’un des exemples les plus frappants de cet urbanisme émergent est le Pont de la Nature, construit en 2014. Il représente l’image du Téhéran moderne et contemporain. Cette passerelle, très populaire, est une énorme structure piétonne à deux étages qui relie les deux parcs et permet à tout le monde de se réunir et de profiter de ses cafés et restaurants.
Une autre structure récente qui tente de remplacer le rôle de la tour Azadi est la tour Milad. Elle fait partie du Centre commercial international et de convention de Téhéran. Il comprend également un complexe touristique avec un hôtel, des magasins, des restaurants, un aquarium, etc.
Cette architecture ne se limite pas au public. Il y a de récents bâtiments construits avec des fonctions religieuses, résidentielles ou commerciales. L’un des plus connus est la maison Sharifi-ha à Téhéran, conçue et construite en 2013, par un jeune architecte, Alireza Taghaboni. Il a également élaboré d’autres projets intéressants en Iran et à l’étranger. La particularité de cette maison est que ses pièces pivotent au gré des saisons en apportant la lumière et la chaleur du soleil d’hiver ou en tournant le dos à l’ardeur du soleil d’été. Il existe d’autres exemples de ce modèle de construction, principalement dans les quartiers riches de Téhéran.
Une autre structure intéressante se trouve près du théâtre de la ville. C’est une mosquée, élevée de la manière la plus moderne possible sans dôme ni minaret. Elle n’a aucun élément traditionnel pour ce type de monument. Elle a fait l’objet de nombreuses critiques en raison de son apparence non conventionnelle ; mais c’est vraiment l’un des édifices religieux modernes les plus créatifs.
Cet article peut servir d’introduction à un itinéraire d’extension d’une journée, sur Téhéran, en mettant l’accent sur l’architecture contemporaine.
Nous commencerons la visite par la tour Azadi et la terminerons par la tour Milad ; entre les deux, nous visiterons plusieurs immeubles exceptionnels de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle. Nous poursuivrons avec les bâtiments des années 30 qui ont réellement fait de Téhéran une capitale moderne, maintenant perdu dans la forêt de fer de la ville. Pendant le circuit, nous essaierons de découvrir un autre aspect intéressant de la période contemporaine avec des mosquées récemment construites.
L’un des points forts de cette promenade sera une rencontre avec de jeunes architectes, dans leur bureau, afin de partager leurs idées et obstacles portant sur l’avenir du développement urbanistique des grandes agglomérations iraniennes. Allez ici pour planifier votre visite personnalisée en Iran.
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